L’équilibre : le Graal de l’Equitation
François Robichon de la Guérinière dans l’Ecole de Cavalerie : « On appelle un cheval sur les hanches, celui qui baille et qui plie les hanches sous lui, en avalant les pieds de derrière et les jarrets sous le ventre, pour se donner sur les hanches un équilibre naturel, qui contrebalance le devant, qui est la partie la plus faible : duquel équilibre nait l’agrément et la légèreté de la bouche du cheval. »
Dans un langage plus moderne, l’équilibre seul apporte la légèreté qui est ainsi une conséquence et non une finalité. Cet équilibre n’est possible qu’avec un cheval sur les hanches et qui porte la tête avec le chanfrein en avant de la verticale (qui baille) et donc en position haute (réf. les illustrations de l'Ecole de Cavalerie). Et comme nous l’indique La Guérinière, l’avant-main est la partie la plus faible du cheval qui doit être contrebalancée par un report du poids sur les hanches. Ainsi, la course en avant au trot avec le nez au sol tel que le préconise la pensée unique équestre actuelle est antinomique avec les préceptes de La Guérinière, puisque elle va à l’encontre de l’équilibre naturel dont découle la légèreté. Et pour obtenir cet équilibre, La Guérinière préconise l’arrêt, le demi-arrêt et le reculer. Rappelons que le cheval de guerre qui était dressé de cette manière, l’équilibre était un gage de survie pour le cavalier et pour la monture. Car seul en équilibre, le cheval pouvait se déplacer facilement, pirouetter et le regard haut lui permettait d’anticiper et de se positionner dans le combat. De surcroit, le cavalier, sabre au clair, ne pouvait pas combattre avec un cheval sur les épaules qui lui aurait asséné un poids considérable dans les rênes et dans les bras. Il me semble que plus que jamais, la sagesse et l’expérience de la Guérinière nous apportent un éclairage pertinent au milieu des tergiversations et des conceptualisations sans fondements de la pensée unique ambiante.
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