Langage des aides ou langage holistique ?
Une adolescente me demandait quelle était la différence entre le langage traditionnel des aides et le langage qui fait appel à l’intelligence et à la sensibilité des chevaux. On y trouve toute les différences et les nuances qui existent entre « dresser » et « éduquer » au sens étymologique. L’un est arbitraire et autoritaire, l’autre tient compte des capacités individuelles de chaque élève et s’appuie sur un langage cognitif. Quand l’un exige, l’autre exerce la vertu de la patience et explique avec bienveillance. Quand l’un utilise des aides artificielles souvent de plus en plus sévères, l’autre supprime toute coercition. Quand l’un demeure résolument dans la technique et la biomécanique, l’autre réside dans une approche holistique qui tient compte de l’animal, de son intelligence, de sa sensibilité et plus largement il reste dans une vision globale qui intègre le corps et l’esprit. Quand l’un cherche la performance à tout prix, l’autre cherche avant tout le bien-être de l’animal sans perdre de vue la finalité qui peut se situer autant dans la compétition, dans le travail ou dans le loisir. Quand l’un reste dans une pensée unique liée aux modes et à ses exigences, l’autre demeure résolument au-delà de l’espace et du temps avec un sens critique objectif. Quand l’un répète inlassablement comme un automate les mêmes figures en faisant fi de la mémoire extraordinaire des chevaux, l’autre travaille en sollicitant leur intelligence et en variant constamment les figures et les allures afin de toujours rester dans un esprit ludique de renforcement positif. Quand l’un demeure résolument dans des préceptes parfois dogmatiques, l’autre réunit la tradition avec les connaissances scientifiques nouvelles. L’équitation du XXIème siècle ne peut pas occulter les apports de la zoosémiotique et plus largement les résultats d’expériences scientifiques sur l’intelligence et la cognition des animaux en général et des chevaux en particulier. Dans ce post, il n’est aucunement question d’ériger des clivages voire des oppositions entre groupes de cavaliers, bien au contraire. Souvent, il suffit de changer le regard et quelques habitudes pour ouvrir de nouveaux horizons. Car toutes et tous, nous aimons passionnément nos chevaux, quel que soit leur utilisation finale. Mais toutes les disciplines équestres gagneront à intégrer dans leur quotidien des idées élargies en brisant le carcan de la pensée unique. Et les preuves sont irréfutables, car elles demeurent scientifiquement prouvées et avérées. Alors qu’attendons-nous pour ouvrir définitivement ce chemin au plus grand nombre ? Partageons massivement ces connaissances nouvelles qui ouvriront indubitablement de nouveaux horizons de plaisir, de performances et d’alchimie. Car les grands bénéficiaires seront les chevaux que nous aimons tant et par voie de conséquence les cavaliers qui optimiseront leur propre plaisir pour des performances accrues. Comprenne qui pourra …
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